Depression of a female artist
Dans le glauque des carrelages blancs
Elle s’y retrouve
Personne ne l’a aidée
Son corps lui a été donné
Il y a longtemps
Ce corps n’a plus rien de sacré
Déjà elle ne sait plus le conduire
Et raide sur le sol
De ses doigts figés
Elle se traîne
Car il faut bien vivre cette journée
Elle crache quelques traits
Et ses céréales sans goût dans la peinture
Dans le doute elle ne dit rien
Elle pleure des petites larmes
Personne ne l’entend
Son art, elle tente de s’en saisir
Il ne faut pas sortir
Ce salon la rend dingue
Déjà les fissures, les traces
Et toute sa vie
De bout en bout, s’effile
Elle évite de sortir
Car il faut bien protéger
Elle ne sait même plus vraiment qui
Et cela finit par ne plus compter
Très vite tu comprends
Dormir devient un luxe
Tu ne t’étonnes plus de la douleur
De te lever
L’art t’abandonne peu à peu
Tes bêtes noires transformées en monstre
Ta fragilité quotidienne
Tu deviens dure
Si dure, que tu crains de tomber
Et dans ta chute, te briser
Un poids mort
Qui dans ta déchéance ne laissera rien
Pas une trace, pas une œuvre, la poésie se meurt
Tu tuais un peu de toi
Dans le doute, chaque matin
Ta brume devenue noire
Un nuage de cendres
Dans lequel je me perdais aussi
Nous parviendrons à nous en défaire
C’est une promesse
Un espoir résumé
Sur un bout de papier gris comme les jours
Où une amie avait peint deux oiseaux
Transpercés de la lumière
De la lumière