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GLAM Against The Machine : rencontre avec la co-fondatrice de la soirée queer et inclusive lyonnaise

Le Castor s’est entretenu avec Frida Salo, co-créatrice de la soirée lyonnaise GLAM Against The Machine. Celle-ci tente de mettre un brin d’allégresse dans le quotidien des personnes LGBTQI+, en montant des shows inclusifs, safe et artistiques, accessibles à tous types de publics, y compris les plus précaires. A l’ère du confinement, elle s’empare des réseaux sociaux pour continuer à faire vivre ses événements pailletés et engagés.

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Avril 2019 - La GLAM Against The Machine a un an ! De gauche à droite :  Le Châtelain, Reine Mayr, Nicki Rose Preston, Soho Kir Royale, Hippolyte Vendôme, Lola Lotus, Frida Salo, Maxanax, Brookline Saint-Hilaire. Photo : Coco Egia.

  • Le Castor Magazine : Qu’est-ce que la GLAM Against The Machine ? Comment le concept est-il né ?

 

Frida Salo : La GLAM Against The Machine est née d’un duo entre Maxime Bühler Antoine et moi, un beau soir d’avril 2018. Nous voulions créer une soirée qui soit un safe space inclusif pour les drag et les queer qui souhaitent faire la fête dans des espaces non-bourgeois ou du moins qui ne prônent pas le cis-patriarcat-capitalisme. Ce qui explique que nous soyons adeptes des entrées à prix libre.

  • Quelle est l’histoire derrière ton nom de scène ?

 

Mon nom est Frida Salo. Frida pour l’aspect GLAM, Salo pour la crasse. Il n’y a pas vraiment d’histoire derrière ce pseudo que j’ai longtemps cherché, sinon que j’aime les figures et icônes fortes dont la célèbre peintre mexicaine. Je suis née en errant dans les nuits queer lyonnaises (au Sonic) ou berlinoises. Après une décennie de fêtes, d’orgies et d’usage de produits illicites, j’ai décidé de calmer ma débauche personnelle en créant ma propre soirée. Devenir actrice des nuits lyonnaises me donne une plus grande liberté.

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  • Quel est ton premier souvenir lié aux drag ?

 

Mon premier souvenir drag est d’avoir sympathisé avec la géniale Tracy Gareth, d’où ma volonté de persévérer dans le hosting et la création d’événements. Nous nous sommes retrouvées dans le même taxi pour rentrer avec une copine enfermée dans le coffre, faute de place. Aujourd’hui Tracey Gareth est notamment chroniqueuse radio avec Fifi Du Calvaire et anime l’émission Colère Saine sur Radio Nova, qui taille des costards à la pensée hétéro-cis.

  • Quel est le déroulé d’une soirée GLAM Against The Machine ?

 

Une soirée GLAM, c’est réunir quatre à six artistes chaque mois de tous bords (des queens, mais aussi des kings, des effeuilleuses burlesques ou des clubs kids – c’est-à-dire des créatures plus hybrides que les drag, qui cassent les barrières du féminin/masculin. Le club kid n’est pas genré. Deux exemples : le regretté artiste australien Leigh Bowery ou la mouvance des New Romantics anglais des années 80). La soirée est rythmée par des sets musicaux (glam, punk, disco et new-wave, entre autres) concoctés par Bühler et moi de 22h à 3h45. Entre minuit et minuit 50, se tient une coupure drag show où toutes les audaces sont permises. Lip-synch, chant, danse, impro…

Frida Salo. Photo : Nana Deon.

  • En ce moment, comment la GLAM Against The Machine pare-t-elle au confinement ?

 

En ce moment délicat et confiné, je poursuis la soirée via des événements où les artistes m’envoient des vidéos pré-enregistrées que je publie sur le mur Facebook de la GLAM. Par respect pour le public queer encore plus précaire avec le chaos actuel, l’événement confiné est non-lucratif et accessible à tou.te.s. Il donne de la visibilité aux artistes qui jouent le jeu.

  • Les performances des soirées revêtent-elles un caractère politique ? Quel est le message que vous souhaitez faire passer ?

 

Les performances des soirées peuvent effectivement revêtir un caractère politique. Je peux notamment citer le Line-up 100% kings avec Père Franck (aka Aurélie de Foresta, créatrice du sublime cabaret La Salve à Lyon), la soirée dédiée à 2MSG, un collectif d’auto-support pour les LGBTQI+ et queer migrant.e.s, racisé.e.s et réfugié.e.s politiques (la recette de la soirée leur avait été entièrement reversée). D’autre part, nous avons aussi pris position sur certains faits d’actualité. Nous avons fait une minute de silence pour la travailleuse du sexe trans Vanesa Campos, tuée le 17 août 2018 à Paris.

Le message que l’on veut faire passer est de pouvoir faire la fête avec une safe vigilance. Nous excluons de la soirée les comportements toxiques, racistes, homophobes, lesbophobes, biphobes, transphobes, putophobes, misogynes, grossophobes, validistes et tant d’autres maux de la Terre.

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De gauche à droite : Rupert GrindR, Bazil de GenderFreak, Richard Desgoudales, Noé the Kid, YAX, Max Miller, Wolfgang Atreiyu-Lu, Père Franck, Fé Szelag, Rico, Marla Asbo, Shiroï, Panic Mile, Frida Salo, Bühler, Flöra Délice, Betty Boobs.

Photo : Flo Vialle.

L’aventure GLAM se poursuit sur trois dates confinées :

 

Le 9 mai avec Karnaval Orgasmo.

Le 16 mai avec Savage Garden.

Le 23 mai avec la septième édition incluant un Line-up 100% québécois de Montréal.

Propos recueillis par Pam Méliee

Mai 2020

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