Le castor magazine

A Niki de Saint-Phalle

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Faut qu'ça pète

Partout dans l'monde

Attentats d'mots

Bombardements d'couleurs

Docteur,

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Je suis perdue, dans un trou, au fond d'une spirale bariolée d'arcs-en-ciel, chez les fous et les clowns multicolores qui inhument des nuages hallucinogènes.

Je voyage dans des anus de saxophone, là où se trouvent des villes imaginaires cosmiques aux bulles musicales et odorantes.

Ces instants perforent le nihilisme.

À l’heure du chocolat chaud,

Mon épiderme réclame nos aventures.

Ces délices, créent des corolles avides,

libèrent le jus de fièvre ivre,

polissent les montagnes de ma tristesse,

poncent les tiroirs de ma raison,

L’essence de nos papilles aimantées

La Générale d’acier, forte et toute armée
Bientôt envahira la nouvelle contrée
Normalement, faibles, peu nombreux, apeurés
Ces frontaliers ne seront pas bien préparés

En principe, nous gagnerons le territoire

Si nous nous étions rencontrées Ida,

Si nous nous étions embrasées Frida,

Scandaleuses et Fières,

Brûlantes de véracité,

Ennemies de toute contrainte,

Nous nous serions aimées.

Nous sommes ici.
Là, devant vous.
Partout.
Dans les rues.
Entre les murs des maisons.
Des entreprises. Des théâtres.
Des opéras. Des plateaux. Des hôtels.

Dans le glauque des carrelages blancs
Elle s’y retrouve
Personne ne l’a aidée
Son corps lui a été donné
Il y a longtemps
Ce corps n’a plus rien de sacré

Je suis la petite dernière
derrière toi.

Aîné des aînés des aînés, bien avant toi,
on traînait déjà derrière soi
des gamines, des petites, des filles,
des sœurs, des mères, des traînées,
des sacs de pierres.

Cris d’enfants

Quand ils entendent l’araignée ramper dans leur ventre

Larmes lentes

Quand elle tisse dans leur cœur un voile ambré

Hermétique

Perdus

Ils sont momifiés

En proie à l’adolescence.

Nous sommes dans la salle de montage d’un petit cinéma porno. Sidonix et Xéna visionnent la bande-annonce du premier film réalisé par Sidonix.

Tandis que des sons de fesses qui claquent se font entendre, le premier plan nous plonge dans l’intimité d’un Rouge de Rothko. 

En triant mon petit coffre

j’ai retrouvé le caillou

de la femme enceinte que j’ai été

Je ne devais pas l’être 

ni le rester

je l’avais appris à la mer

et avant

de faire ce qu’il y a à faire

je n’avais rien d’autre ​​à faire

avant les rendez-vous

le retour en train

l’hôpital

que d’aller me baigner 

quand même

J’ai escaladé leurs crêtes bleutées

Par des chemins écrasés de lumière
Des troupeaux de chèvres somnolaient
Leurs poils avaient l’odeur de la terre

Je marchais jusqu’à la transe
Entendant les plaintes des absents
Qui fatalement se perdaient

À l’attention de Ramzan Kadyrov

​

Vada

Vada

Cours

Cours plus vite

Tu trébuches dans le blanc

Tu t’enfouis dans les branches

Les pins te lacèrent

Les trous d’eau te trahissent

La sève se colle

Le micro n’attendait qu’elle…

Elle change de visage

Et cueille des pensées sauvages.

Elle reprend la scène, l’ensorcelle.

Des héroïnes Riot Grrrls auréolent son monde.

Ça aurait pu être nous
Une apparition de romaine à laquelle on n'a plus l'impression de penser,
Cléopâtre reine de Rome, ne souscrit aux rumeurs levées
Pharaonne entend vanter d'Octavie la beauté, de l'épouse

Cloisonnée dans mon 10 m² parisien

Le temps passe et je n'arrive à rien

Même si tu ne m'as pas plu la première fois que je t'ai vue

C'est finalement ton sourire qui m'a eue et pendant un instant j'étais convaincue

I am burning out with Love

And i am not burning out

My inspiration comes

When I am out

Walking and seeing things

Around me

​

Nous sommes à la sortie du Tribunal de Grande Justice. Cendrillon descend les marches du Tribunal, feutrée dans un sublime manteau de cuir végétal. Elle porte un foulard de soie blanche façon « Lauren Baccall » et les lunettes de soleil « Lépidoptéra » de la maison « Insolite Aphrodite ». Une foule de journalistes munis de micros, d’iPad et de caméras s’agglutinent autour de la star, comme autant de shopping alcoholics devant la devanture de Louis Croutton le premier jour des Soldes.

Tu vas la fermer ta boîte à chier de la prose ? Tu vas la fermer, oui ? Nous, c’est de la poésie qu’on propose ici, tes histoires de lesbienne mal dégrossie même pas engrossable, ça intéresse personne, ok ?

La pluie constelle tes plantes, tes plantes verdoyantes,

tes plantes qui pleurent l'eau dont elles ne se nourrissent pas.

Pendant ce temps tu fulmines et la page blanche de ton esprit

se couvre de gribouillis d'enfant. Sur la plage hier, tu n'étais qu'une enfant.​

Enchaîné·e·s par des fers invisibles,

Le temps de l'esclavage officiellement révolu,

Les traces de la colonisation ostensibles

Nos identités perdues

​

Colonies, possessions, départements français,

Afrique française,

Dépendances, provinces

Tu cries : « Viendra le Temps du Feu »

Le temps du feu est là !

Nos brasiers sont ardents

Nos corps incandescents

​

Nos voix sont exaltées

Nos consciences éveillées,

Elles devancent nos pas

Sur nos chemins de révoltes,

De marches et de fiertés !

​

Opprimé·es nous sommes

Dans Nos genres, nos origines,

Nos orientations sexuelles,​

Des ombres orbitales noircissent,

Sortes de miroir, sombre catharsis.
 
Des ombres orbitales dansent,

Folies douces, pensées en transe.
 
Des ombres orbitales s’évadent,

Lente course, sentiments en cascade.

Ces jours-là,

Il y a toujours un peu de vérité 

dans chaque "je plaisante".

Un petit mensonge 

dans tous les "je sais pas".

Un peu de colère

dans tous les "rien à fiche".

Un peu de douleur dans les "ça ira".

Ces jours-là, 

De badiner à piétiner,

De mutine à mutique,

Déchirure d'un spectre et reconstruction de cette âme en peine aux couleurs si merveilleuses, je la vois tourbillonner dans les airs jusqu'aux cieux. Au-delà d'un seul et unique mouvement impétueux, mon corps s'abandonne aux vertus de la vie. 

Ils projettent tant sur toi
De femme ordinaire en femme à privilèges
On te marque tour à tour
Sur ton front
Sur ton sexe
Sur ton genre

​

Borderline

Peu importe l’extérieur

Peu importe leurs cris

Peu importe leur haine

Chaque parcelle de ma peau

Contre chaque parcelle de la tienne

Me rappelle combien je t’aime

Je ne suis pas d’ordinaire Black Bloc
Mais il y a de quoi être en état de choc
Et je ne courberai pas l’échine
Peu importe ma triste mine
Je vais vous le faire bouffer
Cette avanie dont vous nous couvrez

A chaque pas que tu fais

Des montagnes se soulèvent

Ils pourront t'enchaîner

Tu resteras debout

Aucun genou à terre

Toujours un port altier

Le sexe est glabre aux USA
C’est une affaire d’esthétique
Beth sait que je n’aime pas ça
Le sexe est glabre aux USA
Influences pornographiques
Beth est vraiment systématique
Le sexe est glabre aux USA
C’est une affaire d’esthétique

Une Avalanche de Feu menace d’engloutir notre village.

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Encagée dans les méandres d’un QR code sans visage, me voilà prise au piège, la gueule en sang, face écrasée contre le module de ma case en noir et blanc.

Le Lexique à vif, j’hurle mon nom à hautes lettres, mais aucun son ne sort de ma bouche. Ils ont gommé mes pleins et mes déliés, tailladé le creux de mes consonnes. 

L'absinthe, elle coule à flot et

tu collectes les coquilles vides des pistaches sur la table

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- les mots d'adultes ne sonnent plus creux depuis que le sort de la fée verte

les fait délirer, dériver, comme sur un bateau ivre - 

​

tu as le cœur qui pulse quelque part dans ton bas-ventre,

ça te fait plaisir que je te recueille puisqu’à l’intérieur tout est clair dégagé c’est facile de s’asseoir et de se retrouver

tu viens honorer ce qui t’échappes et quand tu te penches au-dessus de l’eau claire tu découvres ton reflet tes contours enfin perceptibles

il fait bon de se promener sous la lune après des journées qui t’ont repu rempli 

maintenant il est l’heure des mystères l’heure du repos du guerrier

tu laisses des traces sur l’herbe fraîche

je suis tu dis au-delà de ce que tu sais