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Révolution antipsychiatrique

 

Lettre au docteur

Révolution antipsychiatrique

Docteur,


Je suis perdue, dans un trou, au fond d'une spirale bariolée d'arcs-en-ciel, chez les fous et les clowns multicolores qui inhument des nuages hallucinogènes.

Je voyage dans des anus de saxophone, là où se trouvent des villes imaginaires cosmiques aux bulles musicales et odorantes.

L'abstrait me fait l'amour et les étoiles se dénudent pour enfanter des farfadets qui dansent dans ce chaos phénoménal.

Chaque fleur grandiose de ce pays me parle, me chante le cosmos en partition synesthésique et dans l'osmose.

Docteur, ce monde gris est un mur sans forme.

Il n'y a pas de chapelier schizo-galactique ni de prophètes irisés, merveilleux et psychotiques.

Moi, je voyage dans la musique et je lui fait l'amour, au milieu des chimpanzés bleus aux mille yeux absorbants et des loutres oranges qui crachent des châteaux danseurs aux rois anarchistes.

D'ailleurs Docteur, ce sont les fous et les folles qui me soignent de mon mal en me rendant bien plus malade, mais ma maladie est mirobolante et l'on ne peut la guérir tant elle est splendide et absurde.

Docteur, regardez ces métros loin des tropiques, ces visages iconiques de la barbarie moderne, que sont l'esclavage du travail et ces couleurs sombres et désaturées.

Ma vulve est gorgée d'élixir symphonique, et des abricots géants, travestis et violets, y vivent en dansant sur des musiques mystico-alien.

On dit que les gens bien formatés travaillent, nourrissent leurs enfants et se vêtissent de couleurs ternes et perdues.

Ma vie est un carnaval immortel, je brûle mes ailes avec la musique et me nourris d’odeurs colorées.

Suis-je tombée dans le trou ?
De l'autre côté du monde sain, réaliste et rigide ?

A travers le portail interdimensionnel qui mène aux dimensions des détraqués révolutionnaires utopistes, des clowns spirituels, des anarcho-déglinguos mutlicolores ?

Suis-je folle ? Loin de ces camisolstices.
Près du camisoleil passionné ?
Là où les sangles se détachent et le "cami" s'enlève ?

Suis-je suis folle ? Schizo-galactique ?
Orangémaniaque ?
Exaciosaulienne ?
Multicoloro-obsessionnelle ?
Bipolairo-anarcho-cosmique ?

Moi, je pense, docteur, que vous devriez cesser de me droguer avec tout ce lobby pharmaceutique meurtrier et excessif, et plutôt écouter ma symphonie qui crie sa liberté après ce système qui est lui-même en contention sociétale.

Je suis l'oxygène oxymore.
Je suis la mort qui enfante la vie par ses parois vaginales régénérescentes et immortelles.

Je brûlerai les hôpitaux psychiatriques.
Abolirai la camisole de force, les injections dans les fesses, l'isolement et l'enfermement dans un bâtiment où même les artistes les plus géniaux sont cloîtrés.

Pas de maître, pas de psychiatrie, pas de flics, pas de patron ni de gouvernement !

Juste l'éternité mirobolante d'un ciel qui éjacule des phacochères en enfantant l'arc-en-ciel estropié et divin qu'est la folie, le souffle de la liberté qui détruit le vide à coup d'extase !

Les fous ne sont pas uniquement des gens bien, ce sont les clowns de cirques incompris et moqués qui pleurent des nouvelles planètes pour affirmer la grandiose révolution mondiale et interstellaire.

Poème et dessin : Nébuleuse Mirobolante

Mars 2020

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