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RIOT GRRRL, Féminisme Punk-rock

Mouvement musical aux idées féministes, rebelles et militantes, le Riot Girrrl est né au début des années 90 aux États-Unis, en réaction au manque de représentation des femmes dans le monde de la musique et au sexisme ambiant dans ce domaine. Retour sur ces émeutes de femmes qui font la peau au rock machiste.

 

Riot Grrrl

« WE NEED TO START A GIRL RIOT »

 

Alors que le punk-rock émerge aux États-Unis et se diffuse au milieu des années 70 sur le sol britannique avec les Sex Pistols, les Stranglers ou les Clash, les femmes présentes dans les scènes alternatives se battent pour plus de visibilité et contre la dimension sexuée de celui-ci. Influencées par Siouxsie, Patti Smith ou Joan Jett, des femmes issues de milieux anti-racistes et anti-capitalistes de Washington D.C., Seattle et Olympia, créent au début des années 90 le Riot Grrrl. Elles imaginent une révolution musicale féministe, s'organisent en groupes non-mixtes dans une scène musicale hostile et s'insurgent contre la société patriarcale, misogyne et LGBTphobe. 

Au début des années 90, Kathleen Hanna, une étudiante en photographie et chanteuse punk, monte le groupe Bikini Kill avec son amie Tobi Vail. Des étudiantes qui écrivent un fanzine féministe fondent également le groupe Bratmobile. Le constat est évident : « We need to start a girl riot », un appel à l'insurrection des femmes et des minorités de genre est lancé.

 

Riot Grrrl

REVOLUTION, GIRL STYLE

 

En 1991, le « Riot Grrrl Manifesto » est publié dans le fanzine Bikini Kill Zine 2. On peut y lire : « PARCE QUE nous les filles avons soif de disques, livres et fanzines qui NOUS parlent, dans lesquels NOUS nous sentons inclues et que nous pouvons comprendre à nos propres façons. »

« PARCE QUE nous voulons rendre plus facile pour les filles de voir/entendre le travail des autres filles, et pouvoir ainsi partager leurs savoir-faire, se critiquer ou s’applaudir. »

« PARCE QUE nous ne voulons pas intégrer les standards des autres (les hommes) sur ce qui doit ou ne doit pas être. »

« PARCE QUE nous sommes en colère contre une société qui nous dit qu’une Fille = Stupide, Fille = Mauvais, Fille = Faible. »

Beauvoir au pays du rock ? Les Riot Grrrls s'attaquent aux standards de beauté imposés par les hommes et aux stéréotypes dont elles sont victimes, à la culture du viol et aux agressions sexuelles, ainsi qu'aux médias qui ne les considèrent pas comme des artistes à part entière, les ridiculisent ou les présentent avec une image sexualisée.

Pour faire entendre leurs revendications, elles créent un réseau de diffusion indépendant, la Riot Grrrl Press. Souvent associées à la troisième vague de féminisme, elles participent également à des ateliers politiques et militants, rédigent des textes et des articles, ainsi que des chansons corrosives. Les collages punk qui éclatent les codes pour recréer un graphisme noir et blanc, visuel et sonore, révolté et transgressif, sont aussi un pilier du Riot Grrrl. Ils sont une arme contre les stéréotypes sexistes et l'imagerie publicitaire.

Riot Grrrl

                                             Kathleen Hanna des Bikini Kill                                                                             Le groupe Bratmobile

 

 

GIRL POWER… to be continued ?

 

 

Les groupes se réclamant du mouvement Riot Grrrl existent encore aujourd'hui. Le Tigre, PJ Harvey, Sleater-Kinney, ou encore Chicks on Speed continuent d'électriser la scène punk/hardcore et électro-pop. Les icônes anti-Poutine, Pussy Riot, s'inspirent également du mouvement dans leurs performances artistiques punk féministes. Nourries des fanzines underground et des guitares impétueuses de leurs aînées, ces Amazones du rock'n'roll poursuivent le combat contre les discriminations, le sexisme et les LGBTphobies. Ami·e·s Castors, et si vous vous mettiez aux riffs hargneux ? A la rédac, on a fondé Versinthë 99 ! SMASH PATRIARCHY !

Pam Méliee

mars 2015
 

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